Heureux
celui qui connaît l'amour
Initié
aux béatitude extrêmes…
Inconcevables…
Indicibles…
— Qu'on
ne peut que ressentir
… Et
dont le ressouvenir
Dans
les heures et les jours qui les suivent
Nous
fait longtemps encore frémir…
Revenu
dont on ne sait encore quelle noirceur
Je
me déploie comme jamais
— Je
crois —
Et
je m'émerveille
Sans
trêve
Des
splendeurs
Des
volutes
De
la Vie
— Fastueuse
Serpentine
Ondoyeuse
—
Qui
de vous […
]
— Que
je caresse de tout l'amour
Qui
souverainement vous échoit
Puis,
je traverse le Ciel
D'être
dans vos bras
Et
je pénètre lentement l’Éden
Dans
ce phaëton d'or et de lumière
Dont
j'ai déjà parlé
— Je
crois —
Qui
a remplacé mon moi
… Heureux
celui qui connaît l'amour
Initié
aux béatitude extrêmes…
… Heureux
celui qui aime…
Vous
m'offrez votre cœur
En
m’enserrant dans le mouvement
— Primal
Ondoyant
—
Du
Vivant
Je
vous offre le mien
Dans
la poussée de cette Énergie vitale
— Primordiale
Flexueuse
Improvisée
Savante
Abandonnée
Jusqu'à
en être torrentueuse —
Qui
s'est emparée de moi
Quelle
joie !
Nous
parcourons l’Éden
— Guivrement
Amoureusement
Langoureusement
Nonchalamment
Ardemment —
Sans
plus chercher quoi que ce soit
Dans
un éblouissement qui n'a pas de nom
— Je
crois —
Tout
cela ne finirait pas
Si
quelque entraînement profond
Ne
nous précipitait lentement
Vers
les épanchements les plus incandescents
Qui
soient
Et
qui nous pulvérisent dans les cris de la joie
… Heureux
celui qui connaît l'amour
Initié
aux béatitude extrêmes…
… Heureux
celui qui aime…
Ce
luxe suprême
— L'amour
la poésie
Écrire
ainsi
Tard
Dans
la nuit
Tout
chargé des splendeurs voluptueuses
Des
après-midi somptueuses
Où
le monde ne s'est fait ni entendre
Ni
connaître
– Sauf
peut-être du ronronnement gracieux
D'un
félin royalement voluptueux –
Dans
un temps où ni la paix ni la grâce
N'ont
tout simplement pas leur place —
Ce
luxe suprême
— L'amour
la poésie
Écrire
ainsi à vos côtés
Tandis
que vous dormez
Tard
dans la nuit
– Moi
qui suis mort il y a plus de neuf ans déjà —
J'en
sais et j'en savoure intensément
Tout
le merveilleux
Et
sans plus de mots pour bénir la vie
Je
prie seulement le Ciel
De
me permettre d'être longtemps ainsi :
Un
vrai vivant
Heureux
Plus
tard, repensant à ce cher, jeune et malheureux Baudelaire,
je
détourne ce très bel air
Élévation
Au-dessus
des étangs, au-dessus des vallées,
Des
montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par
delà le soleil, par delà les éthers,
Par
delà les confins des sphères étoilées,
Nos
esprits, se meuvent avec agilité,
Et,
comme deux bons nageurs qui se pâment dans l’onde,
Ils
sillonnent gaiement l’immensité profonde
Avec
leur féminine et mâle volupté.
— Mêlées.
Envolez-vous
bien loin de ces miasmes morbides ;
Allez
vous purifier dans l’air supérieur,
Et
buvez, comme une pure et divine liqueur,
Le
feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière
les ennuis et les vastes chagrins
Qui
chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux
ceux qui peuvent d’une aile vigoureuse
S’élancer
vers les champs lumineux et sereins ;
Ceux
dont les pensers, comme des alouettes,
Vers
les cieux le matin prennent un libre essor,
— Qui
planent sur la vie, et comprennent sans effort
Le
langage des fleurs et des choses muettes !
Le 26 octobre 2019
R.C.
Vaudey
Journal
d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences)
2019
(À
la splendeur des déserts et à leurs aubes — et aux choses —
muettes)
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