Nous
nous aimons
Jouissant
de concert
Dans
la Joie
Les
beaux cris et les larmes
Mais
aussi
Jouissant
au concert
Dans
la joie
Les
bravi et les larmes
Pleurant
de toute notre âme
Sans
nous regarder
À
la fin de Didon et Énée
Transportés par Purcell
Que
nous avions enfin rejoint
Bravant
les cataractes
Et
cette terrible nuit
— De
fin d’après-midi —
Que
faisait l'orage
Avant
de déboucher
Dans
cette pure Merveille
Comme une oasis de lumière et de Beauté
Au
milieu d'un monde climatiquement dérangé
Pris
dans sa folie planétaire…
Les yeux encore baignés de larmes
Sortant
dans la douceur revenue du soir
— Bouleversés
Enthousiasmés
—
On
croisait d'inquiétants barbus endjellabalisés
Du
genre de ceux dont on apprendrait
Le
lendemain
Que
tandis nous jouissions de Purcell
Ils
poignardaient avec rage
— À
Londres…
Pas
très loin de l'endroit
Où
avait été donné cet opéra
– La
toute première fois…
Cherchant
pourquoi cela me touchait tant
Je
me souvenais enfin
Qu'il
y a trente ans
J'avais
enjambé des rangs de spectateurs
Couru et bondi sur une scène
Pour
détourner
et désarmer
D'un
implacable mouvement de aïkido
Un
taliban afghan illuminé
— Armé
de son Pech-qâbz —
Décidé
à massacrer
Une
danseuse balinaise
— À
ses yeux le diable incarné… —
Sur
laquelle il s'était jeté…
Et
je réalisais alors seulement
— En
pensant aux morts
Et
aux blessés
– Et
aux vies
Définitivement
meurtries de ces derniers —
Ce
que j'avais fait…
Et
pourquoi la danseuse m'avait tant remercié
De
lui avoir sauvé la vie…
Plus
tard, je relisais ce que j'écrivais deux jours auparavant
Au
réveil de l'amour
Sortant
tout juste de notre lit
Où
nous aussi nous déchaînions des cataractes
— Notre
lit… cette pure Merveille
Comme une oasis de lumière et de Beauté
Au
milieu d'un monde climaxtiquement dérangé
Pris
dans sa folie planétaire… —
:
Pure
magie
Coin
de Paradis
Vous
avez quelque chose d'un ange
Héloïse
Angilbert
Journal
d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2017
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