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Kho Phi Phi
Bamboo
Le 8 mai 1995
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L’île
de Phi-Phi a été ravagée par le tsunami du 26 décembre 2004 ; elle avait été
saccagée, pendant la décennie précédente, par l'industrie du tourisme
spectaculaire. Elle fut, il y a dix ans, un des repaires des sensualistes –
quand elle n'était encore qu'un paradis pour les plongeurs – à la recherche des
sentiments océaniques.
La
confondante beauté de ces îles a marqué la poésie de la fin du dernier
millénaire puisque Vaudey y a écrit quelques-uns des poèmes de L'ample
amour, le vaste monde,
repris aujourd'hui dans Le Journal d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences).
Les
très jeunes filles au sourire si intense, les jeunes femmes qui ajustaient
leurs cheveux ou passaient discrètement une main sur leurs seins, celles qui
l'appelaient Calabao (Carabao), qui sait ce qui leur est advenu ?
Mais
elles sont ici pour toujours, dans ces poèmes à leur mémoire.
Le mouvement spontané de l'univers...
Je ne joue pas
Je reste assis
Je regarde l'arc-en-ciel
Je me promène
Je ramasse des coquillages
— Le mouvement spontané de l'univers —
Nous en faisons un éventail
La beauté nous surprend
Nous ne jouons pas
Nous restons assis
Nous regardons l'arc-en-ciel
Nous nous promenons
Nous ramassons des coquillages
— Le mouvement spontané de l'univers —
Nous en faisons un éventail
La beauté nous surprend
Le soir retombe sur les îles
La mer le ciel ont
D'infinies couleurs
L'or s'irise en bleu
Nous ne faisons
Que
L'amour
La mer en violet
Et en vert
Lumineux
La tranquille
Agitation des Hommes et
Des enfants…
Le soir tombe sur
Les îles
Le monde nous
Remplit d'une
Paix infinie
La beauté nous reprend.
Kho Phi Phi. Le 8 mai 1995
Avant-garde
sensualiste 2 ; Janvier/décembre 2004
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