Friand-frétillant
Comme
l'amour
Dans
la jungle
La
clairière
Dans
le désert
L’oasis
Miracle
Direction Éternité
Aller-simple
Sans
arrêt
Cris
épanouis
Excès
Douceur
duvetée
Puissance
emportée
Félicité
démesurée
Monde
absent
Conflit
mondialisé
Accaparements
obsesseurs
Trivialités démesurées-désirées
Tempêtes
d’ors et déjà déclenchées
Origine
du monde actuel :
Guerre de religieux fanatisés
Usuriers
Usuriers
Petits-libertins
roués
Petits-boutiquiers
— Tous
d’or assoiffés
Cause :
Injouissance
généralisée
C’est-à-dire :
Art d'aimer et Jouissance du Temps totalement ignorés
Antidote
trouvé :
Amour
aristocratique-sauvage
Via
Orientalisme ultra-marin
Résultats
de nos recherches sur l’amour et le merveilleux :
L'Homme est beau
Primitif avec élégance et avec cœur
Primitif avec élégance et avec cœur
L'Homme est un dieu
C'est une histoire d'amour
…
Amour :
Monde
parallèle
Ignoré
Sans indicateur de voie d'accès
Voie
d'accès :
Matérialiste
?
Panthéiste
?
Panenthéiste
?
Ne
pas tenter de saisir le Sans-Nom…
Basculer
dans le Silence
La
Nescience
L’Ineffable
Et
s'abandonner à la complétude de l’amour
Et
à son Miracle
Direction
Éternité
Aller-simple
Sans
arrêt
La
jouissance contemplative —
galante
— Qui
est la jouissance de la puissance et de la joie à leur apogée —
Est
une passion affirmative de maître
sans esclave
Le 12 janvier 2019
Journal d’un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2019
Journal d’un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2019
![]() |
Héloïse
Angilbert
Exhibition
résolue
2002
Plumes
et taies
d’oreiller qui volent
(Où
l’on peut lire, entre autres
« À notre pure délectation du Temps »)
|
Correspondance
À
Madame Ganofsky*
University of St Andrews
University of St Andrews
Manifeste
sensualiste
Madame,
Un
de nos lecteurs nous fait découvrir votre très belle et très juste
étude :
La suspension du temps dans Point de lendemain : lecture sensualiste d’un nocturne libertin
La suspension du temps dans Point de lendemain : lecture sensualiste d’un nocturne libertin
Puisque
vous y renvoyez, entre autres, à Le
Cavalier du Louvre de
Philippe Sollers, dans la collection duquel est paru le Manifeste
sensualiste, nous imaginons
que vous n’ignorez pas — sinon nous sommes heureux de vous le
faire connaître, à titre de curiosité — que les sensualistes n’ont
pas disparu : ils se portent mieux que jamais, dans une époque
qui ne peut certes pas en dire autant.
Leur
« bureau d’esprit » a pour nom Bureau
des recherches sur l’amour et le merveilleux,
et il est pour le moment encore ouvert à tous.
Ils
sont certainement moins « machines » que leurs
inspirateurs du XVIIIe
siècle
(une certaine
psychanalyse
est passée par là), et également plus contemplatifs qu’eux —
et donc peut-être moins charmants puisque moins dans le siècle.
Devenus
dans un premier mouvement « Libertins-Idylliques » — où
l’on entend, comme dans un écho détourné, un peu de l’esprit
qui animait peut-être les « Libertins-Spirituels » que
condamnait Calvin, et, plus lointainement encore, un peu aussi de
celui des partisans du Libre-Esprit, qui inspirèrent la mystique
rhénane et Maître Eckhart —, ils ont abandonné quelque peu ce
terme de « libertin » — que l’époque a galvaudé
dans sa pratique spectaculaire et marchande de la désublimation
répressive — pour devenir des « contemplatifs — galants ».
Sans
doute plus panenthéistes que panthéistes, ils pensent surtout que
la vérité est un état — au delà des mots —, que les mots ne
peuvent traduire, que la pensée ne peut saisir, et qui n’appartient
qu’à l’immersion dans la « sensation », mystique,
océanique : celle que procure la
jouissance — poétique ou
post-orgastique — du Temps.
Pour
conclure, permettez-moi de détourner
la très belle fin de votre étude : chez ces nouveaux
sensualistes, le corps sensible est représenté comme le lieu d’un
contact avec l’éternel. La suspension du temps dans le plaisir
contemplatif —
galant correspond ainsi à
une transsubstantiation de l’infini en la chair de l’homme ou de
la femme à plaisirs.
Connaissant
l’origine sensible des arrière-mondes philosophiques ou religieux,
ils savent que, si les hommes ont inventé l’Enfer en projetant
leurs démons intérieurs plus ou moins refoulés et occultés dans
un au-delà imaginaire, ils ont donc dû aussi inventer le Paradis
selon ce même mécanisme, mais en projetant cette fois les délices,
les grâces et les béatitudes oubliées (par exemple, celles de leur
petite enfance), ou entr’aperçues et plus ou moins avortées
(celles de leur vie d’adulte).
Loin
des repères angoissants de la tradition abrahamique, les
Libertins-Idylliques savourent donc la jouissance du Temps, — cette
certitude voluptueuse et poétique vécue d’avoir désormais en eux
les clefs du Paradis
Avec
mes très respectueux hommages, je vous prie de recevoir, Madame,
l’assurance de ma parfaite et sincère considération.
R.C.
Vaudey
Post-scriptum : Nous publierons ce courrier — sur notre Bureau, comme nous en avons l’habitude — et vos éventuelles réflexions, — si vous le souhaitez.
Correspondance
Le 15 janvier 2019
Le 15 janvier 2019
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