Dans
le chaos du monde
Qui
est aussi le magma
Des souffrances
Des
calvaires
Des
terreurs
Des
haines
Des
fureurs
Refoulés
Qui
En
chacun
Grondent
S'effondrent
Ou
se déchaînent
Immondes
Sous
les diverses formes
De
l'inconscience
Festivisée
Motorisée
Entechnicisée
Enreligiosisée
Pornographiée
Armée
Idéologisée
Embrigadée
— Aujourd'hui
Le
plus souvent
Dans
le carcan
Du
« laisser-faire, laisser-passer »
Fièrement
revendiqué
Comme
la marque de la souveraineté
Quand
il n'est
– Dans
le sexe, le divertissement, les affaires, la guerre –
Que
l'expression d'une servitude involontaire
Envers
ce magma du refoulé
Fait
de tout ce qui a traumatisé
Et
finalement brisé
Tant
les dévots du libéralisme libertaire
Que
les cagots des différentes bigoteries mortifères —
(Dont
les liens sont plus compliqués qu'il n'y paraît
Et
au milieu des luttes desquels il nous faut accepter
Le
fait d’être nés et de devoir nous déployer... )
Dans
ce chaos du monde
Nous
nous sommes offert
Cette
oasis enchantée
De
silence
De
calme
Et
de volupté
Et
d'abandons ardents
À
la Joie
— De
vivre
De
jouir
D’aimer
—
Et,
finalement, surtout, d’abandons à son apogée
Qui
est ce moment
Où
l'on reste sans plus pouvoir rien dire
Après
avoir été emportés
Transportés
Par
cette force battante
Palpitante
Ondulante
Qui
Dans
l'amour
Nous
traverse et nous enlève
Ultra-délicate — ultra-puissante — ultra-galante
Comme
elle explose dans la féerie ardente
Du
Printemps et du Monde
Qui
de sa sève ici nous inonde
Rêvant
encore aux petits baisers
Passionnés
— fougueux —- délicats
Que
me faisait
Pour
commencer
L'autre
fois
Votre
petit conin
— Digne
d’un dieu plus que d‘un roi —
Et
comment nous n’étions plus enfin
À
la fin
Que
le pur mouvement céleste de l'ἀπειρον
Dans
son irrépressible manifestation
Primale
— tellurique — magmatique
— Pour
finir, au réveil, juste comme deux jeunes chats qui ronronnent
Ou
deux ébahis de Beauté – incapables de parler... —
Rêvant
encore
De
ce mirifique mouvement
Je
goûte le Temps — en somme —
Et
j’attends avec gourmandise
— Ma
belle et miraculeuse Héloïse —
Que
l'heure du nouvel heur sonne
Le
7 mai 2016
R.C. Vaudey
Journal d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2016
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