“C’est
à son chant que l’on reconnaît l’oiseau...”
Il
y a les gens, qui se croient très malins, qui dénoncent l'illusion
groupale, l'illusion de la communauté, l'illusion de l'amitié,
l'illusion de l'amour.
Mais
à être malin à moitié, on est tout simplement aussi bête que
malheureux.
À
la vérité — puisque
tout
n'est qu'illusion — l'illusion
de l'amitié ou de l'amour vaut l'illusion qu'il n'y a d'amitié ou
d'amour qu'illusoires.
Le
problème de tous ces gens, c'est que ce sont des bigots : du
nihilisme ou de son contraire, du cynisme ou du lyrisme. Ce
qu'il fallait apprendre de Nietzsche.
Puisque
tout n'est qu'illusion, la
croyance
à l'illusion groupale — ou
au fait que l'amour ou l'amitié sont des illusions — est
une illusion aussi forte que la croyance au groupe, à l'amitié ou à
l'amour.
Reste
à connaître le caractère du peintre, de l'artiste.
De
cet artiste fondamental qu'est l'Homme.
Quelle
situation crée-t-il, et quel tableau se peint-t-il pour se mouvoir,
se déployer ou se racornir à l'intérieur. Voilà le point.
L'absence
de vérité, la fin des vérités dernières ou premières, c'est la
liberté d'évoluer dans le paysage de l'amour ou du désabusement.
Sensualiste total.
Dans
ce cas, c'est le tableau qui signe le peintre.
Qui
le fait être ce qu'il devient.
Ce
qui est tout aussi bien vrai réciproquement.
A.S 2
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