Tourbillon de bonheur
Quel étrange Éther
S’illumine
ici
Dans
ce monde
Absolument
gris
Dans
cette misère ?
Quel
étrange Éther
Magnifie
notre vie ?
En
suspension dans les vagues
Je
goûte le miracle de l'aspiration
Au
bonheur extasié
Où
vous êtes emportée
Pourquoi
devrais-je tout précipiter ?
Tandis
que vous vous déroulez
À
l'infini
Dans
l'immensité
Sur
un tapis d'étoiles velouté
Je
savoure sans mémoire
La
beauté insensée de l'abandon
À
la vie déployée
Pourquoi
devrais-je faire cesser
«
L'Amplitude-tellement » qui nous a emportés ?
Dans
une délicatesse de paradis
J'ai
depuis longtemps abandonné tout souci
Et
je jouis de la pluie
D'étoiles
filantes dans les beaux cris
Qui
accompagne votre dissolution-vertige
Dont
le ressac immodéré toujours vous entraîne
De
nouveau vers ce mât de misaine
Qui
à la proue de notre voilier
Irrésistiblement
m'emmène
— Mais
au rythme calme de son imperium
De
gentilhomme
Lent
et aimant
De
bel amant
Parfaitement
médusé
Éperdument
émerveillé —
Vers
vos fonds marins
Où
— je le sais bien —
Se
trouve le paradis retrouvé
— Que
je rejoins finalement
En
grande plongée
… Toujours
en ange-dauphin
Vous
rejoindre en grande plongée
Vers
la fin de ce qui semblait
Une
série de vagues infinie
C'est
relancer immodérément
Notre
immersion éperdue vers des confins
Dont
nous ne savions encore rien
Découvrir
ainsi enfin l'amour à mon âge
C'est
comme pour un enfant
Découvrir
un merveilleux coquillage
Sur
une plage de sable blanc
Formant
le rivage
D'un
immense océan
Sous
un soleil de diamant
Une
beauté sans nom
Un
miracle un émerveillement
Un
rire de joie le silence
La
renaissance du monde
Une
allégresse une félicité
Une
transe un transport un ravissement
Une
extase, enfin,
Qui,
elle, ne peut se comparer à rien
Et
nous laisse pantelants
Au
réveil
De
nos aventures
Silencieux
Tendrement
caressants
Nous
sommes — sans raison — heureux
… Probablement
parce que nous avons trouvé
Le
secret de la jouissance du Temps…
La
grande santé
— Affirmative
– Contemplative
—
Ne
se trouve que là :
Dans
cet abandon complet
À
ce qui nous est donné
Lorsque
nous osons accepter
Les
délices non-contrôlées
De
la puissance
De
la délicatesse
De
la volupté
Dans
l'étreinte charnelle
(Qui
— Il
est facile de le constater —
Semble plus généralement
Plutôt
rendre fous
De
rage spectaculairement stéréotypée
— Sadique
– Masochiste
—
De
fétichismes
— Loufoques
ou monstrueux et inquiétants —
Nos
contemporains
— Qui
tout aussi bien
Partout
ailleurs
Peuvent
être des gens plutôt avenants
Voire
rieurs… —
Quand
de l'amour l'Eldorado
Se
trouve seulement dans ce langoureux et merveilleux tempo
Où
s'accordent les corps
Dans
le plus aimant
Et
le plus caressant des slows)
Heureux
ceux qui aujourd’hui — enfin ou encore… —
Ont
pu se rencontrer
Se
reconnaître
Pour
à la vie renaître
Et
qui trouvent l'amour, la beauté et l'extase
Dans
leur art d'aimer
— Sinon,
où les trouver ? —
À
ceux qui s'aiment !
Aux
jouisseurs de paradis !
Aux
beaux amants…
Contemplatifs
— galants !
Et
tutti
quanti !
(*Amants,
heureux amants, voulez-vous voyager?
Que
ce soit aux rives prochaines;
Soyez-vous
l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours
divers, toujours nouveau;
Tenez-vous
lieu de tout, comptez pour rien le reste.
J'ai
quelque fois aimé : je n'aurais pas alors
Contre
le Louvre et ses trésors,
Contre
le firmament et sa voûte céleste,
Changé
les bois, changé les lieux
Honorés
par les pas, éclairés par les yeux
De
l'aimable et jeune bergère
Pour
qui, sous le fils de Cythère,
Je
servis, engagé par mes premiers serments.)
Le 22 décembre 2018
R.C Vaudey
Journal d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2018
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