(Chanson)
Illumination
des constellations…
Quand
nous jouissons
Mon
amour
Tous
les soleils
De
toute la galaxie
De
toutes les galaxies
De
tout cet Univers
Et
tous les Univers
Infinis
De
tous les Multivers
Qui
En
pléiades
Constellent
l'Übervers
— Et
j'en invente, donc j'en oublie… —
S'illuminent
en même temps
Toi
Moi
Le
Monde
En
un éclair
Et
puis en vagues
L'Œuvre
des amants…
Le Monde que nous créons à cet instant
Est
un monde parfait
Que
mèneront l'amour et l'abandon…
Ceux
qui se déploieront dans cet éternel Éden
Infiniment
le célèbreront
À l'inverse
Le
Monde dans lequel nous vivons
Est
né d'un viol
Et
d'un assujettissement
Et
À
tous les étages
De
cette immense cage
Ça
sent l'injouissance
Et
la démence
Et l'esclavage
Ceux qui se démènent dans cet Enfer
Se
lamentent
Et
le maudissent
Inévitablement
— Ou
bien s'agitent comme des damnés…
D'une
façon ou d'une autre hallucinés
Et
— Quand
ils ne sont pas camés —
Les
injouissants
— On
le sait —
Ne
sachant que faire
Prient
ou jouent
Pour
oublier
(Une autre façon de faire la guerre…)
(Une autre façon de faire la guerre…)
Notre monde ressemble donc à Las Vegas
Plutôt
qu'à Saint-Pierre
Et
— Infernalement…
—
On
y joue pour se distraire
Au casino
La
seule façon de toujours gagner
C'est
de le posséder…
Mais
ici ce sont les propriétaires
Qui
sont les pires accros…
Et
ce qui est particulier
C'est
que lorsqu'ils perdent
C'est
le petit personnel et les clients
Qui les renflouent
— Ce
qui bien sûr laisse ces derniers dans la misère
– Et
les rend fous… —
Il y a quelques années
Quand
— Après
une féroce partie —
The
Chairmen of the Board
Se
sont trouvés liquidés
Sans
liquidités
— Aux
tables du dernier étage
Qui
– Noyé dans les nuages –
Domine le désert des Mojaves… —
Ils
ont menacé de fermer les tripots
Et
de faire évacuer les clandés
Si
les joueurs et les croupiers
Ne
voulaient pas les renflouer
Les videurs et les barmaids ne savaient que faire
Les
joueurs
— Ceux
qui gagnaient, parce qu'ils gagnaient…
Ceux
qui perdaient, pour pouvoir se refaire… —
Voulaient
continuer…
Ces
dames voulaient plumer les gagnants…
Leurs
clients ne voulaient pas rentrer bredouilles…
Et
qu'est-ce que tous ces gens auraient bien pu faire
À
trois heures du matin dans le froid du désert
Tirés
d'un coup des hallucinations
De
leurs différentes addictions…
Et
des seules choses qu'ils savent faire…
En conclusion
Tout
le monde a payé
Pour
que le grand barnum infernal puisse continuer
Comme me le disait un voyou :
«
The Chairmen of the Board
Savent
bien à quoi les injouissants sont dépendants
Et
ils les tiennent
Qui
par l'appât du gain
Qui
par les couilles…
C'est
comme ça qu'ils leur font les fouilles…
C'est
pas bien beau…
Mais
c'est malin… »
J'avais refusé d'en parler avec Debord
— Qui ne lui aurait sans doute pas donné tort —
Comme Dominique l'aurait voulu
— J'ai
peut-être eu tort —
Mais
je ne sais pas s'il m'aurait approuvé
Quand
je dis que
La
société du spectacle
Depuis
qu'elle a trouvé la mine de l'or
— Noir
—
Des
souffrances refoulées
En
caprices et en addictions transformées
— Mine
que les situs – entre autres – avaient libérée —
Est
devenue
La société de l'injouissance :
La société de l'injouissance :
Une
roue pour hamsters
Un
casino truqué
Et
surtout un catalogue — bien complet — pour névrosés
— Qui
y sont particulièrement bichonnés —
Où
plus personne ne sait
— Évidemment
—
Ce
que sont les grâces et les extases de l'amour contemplatif —
galant
Retrouvé
Mais avant nous
Ma
toute belle
Mon
aimée
Qui
donc en avait parlé…
Et
qui avait jamais mêlé
La
contemplation et l'art d'aimer…
Dont
j'écris en ce moment le Traité ?
Le monde pourrait donc bien finir au diable
S'il
n'y était déjà arrivé
Dans
les tripots et les clandés
Comme
aux tables du dernier étage
— Qui
– Noyé dans les nuages –
Domine le désert des Mojaves…
R.C. VAUDEY
Le
jour du 14 juillet
Depuis
notre lit douillet
.