C'est avec un grand appétit
De
petits fruits
Que
j'attends
Ce
rendez-vous
Avec
vous
En attendant ce festin
Allongé
Rien
qu'à imaginer
L'adorable
conque rose
Dans
son exquis bouquet
De
lèvres et de levrettes à peine écloses
Je
ressens
Tout
mon corps
Comme
magnétisé :
Mon
ventre se creuse de puissantes
Légères
Délicieuses
Contractions
Spasmodiques…
Mon
bassin
Aimanté
Spontanément
ondoie...
Mes
épaules se lèvent...
Franchement
Ma
toute belle
La
sève vibrante
Du
monde
Et
son puissant manège
Me ravissent déjà
C'est donc par un pur appétit de printemps
Frais
et puissant
Comme
tout ce qui autour de nous
Éclot
et s'épanouit
Que
nous sommes réunis
C'est avec ce grand appétit
Excité
et ravi
Que
Passés
nos amusements charmants et nos ris
Nous
entrons
— Délicatement
Mais
profondément —
Dans
l'éclat et le vif
Du
sujet
Qui
Tout
de suite
Nous
éblouissent
Cette petite conque adorable et rose
Dans
son exquis bouquet
Tout
mouillé
De
lèvres et de levrettes désormais parfaitement dilatées
Et
tout à fait écloses
Qui
maintenant m'a saisi
Et
dont je ravis à plaisir
— Ah
! Plaisir ! —
La
géométrie
Délicieusement
variable
Je
la savoure maintenant comme un met convoité…
Mais
je sens à l'ardeur
Ondulante
Caressante
Exorbitante
Émerveillante
Qui
s'est emparée d'elle
Qu'elle
s'impatientait tout autant
Et
qu'elle jouit de même
De
ma belle contribution
— Aimante
Enveloppante
Mouvante
émouvante
Mais
pourtant seulement pareille à un os —
À
notre exquis repas de noces
À tant se régaler
À
tant s'aimer
On
finit par se vaporiser
Puisqu'au
début
On
avait déjà perdu la tête
Tandis
que l'on riait
De sorte que je ne me souviens
Que
comme dans un rêve
De
la fin du festin
Où
je sais seulement avoir revu
Votre
visage d'extase
Plus
bouleversant
— Je
l'ai dit —
Que
celui qu'avait tenté de rendre
Le
Bernin
Puisque
vivant et animé
Et
le vôtre !
Ma
toute belle
Mon
aimée
Je sais seulement que c'était une extase comme en donne le printemps
Pareille
à un grondement
De
sève
Battante
de sa tempête en vagues
Prodigieuses
Déferlantes
Comme
un rêve
Je sais seulement qu'à la fin
Les
bras en croix
Nous
voulions dormir tels quels
Dans
l'autre sens de notre grand lit
Qui
n'en a pas
Ou
plutôt si
Qui
n'en a qu'un
Celui
que justement on lui donne
Par
ces festins
Je sais seulement qu'aujourd'hui je vous aime
Infiniment
Comme
j'aime le miracle de la vie
Et
celui que nous faisons toujours renaître
Quand
nous faisons l'amour
Ainsi
Où
il faut seulement avoir
— Tout
doux
Tout
feu
Tout
flamme —
Le
cœur à la vie
Et
où l'abandon est l'ultime audace !
(Eh quoi ! Cette sorte d'amour-là
Il
fallait bien, enfin, que quelques-uns le fassent… )
Journal d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2012
À
paraître.
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