Traité
pratique du fourreur français
C'est
avec ces mots que vous m'avez taquiné tout le soir…
Il
y avait aussi le Café des fourreurs…
Et
tout ça nous faisait très doucement rigoler
Considérable
— Qui semblaient sans fin —
C'est
la gaîté paradisiaque et joueuse
De
l'amour délié et abandonné aux vagues
—
Puissantes
et involontaires —
—
Puissants
et involontaires —
Du
mouvement même de l'amour
Qui
est d'un cœur si doux et si joueur
Si
plein d'amour et de puissance tendre
—
Et
nous subjugue d'enchantements
Qui
semblent ne devoir jamais vouloir finir
Même
après la déhiscence puissante
De
nous à la divine Lumière-Beauté du monde
Traité
pratique des fourreurs français…
Nous
étions pleins de rire
C'était
un jour de gloire…
La
belle attaque du monde
Le
bel art des sensualistes : c'est celui-là…
L'art
de garder toujours le puissant délié de l'amour
De
votre puissant constrictor
De
mon puissant ondulator
Leur
beau groove incontrôlé
(Les
portes de votre monde poétique s’ouvraient alors au monde
Ouvrions
aussi les portes de votre monde poétique
Plus
tard, en regardant tout le bazar des friches industrielles "artistiques-étatiques"
—
Mais
c'était pareil il y a quinze ans pour les autres aussi –
Je
disais qu'entre les numéros de cirque et ceux de fakirs
Et
tous les camelots qui interpellent les passants
Il
serait difficile de faire entendre le chant du bel amour
À
ceux qui se promènent toujours le cœur et le corps gourds
Cette
paralysie sentimentale qui se traduit par cette paralysie des corps
Qui
se déchirent et se heurtent dans l'amour
—
Où
il n'y a plus que les yeux et le cerveau qui bougent encore… —
Le
défoulement du souvenir
Et
le déploiement de la conscience qui les suivent
Peuvent
la guérir dans la reconstruction poétique
Des
situations et du monde
Et
nous autres les doux fourreurs français
Nous
extasiant dans nos fourrures
Parmi
les bateleurs, les camelots et les fakirs
— …
C'est
Bombay, Bangkok… on connaît… —
Faire
résonner le chant du bel amour
Qui
toujours danse dense et dure
Et
fait l'âme et le corps déliés
L'extase
post-orgastique lointaine et sans fin
Et
l'ouverture du champ poétique
D'amour
fou dans nos fourrures
Le
22 janvier 2002
Journal d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2002
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