Au
matin il est midi
Les
viennoiseries sortent du four
On
cherche le nom d’un cirque qui n’est ni grec ni russe…
C’est
le cirque Gruss…
Dans
un geste enfantin et délicat d’embarras
Vous
grattez votre tête
Et
étirez votre queue de cheval…
Vous
l’ayant fait remarquer
On
en rit comme des enfants…
Interminablement…
En
pleurant
De
joie
L’ivresse de l’amour qui illuminait notre après-midi
Hier
Irrigue
Nos
esprits et nos corps
Aujourd’hui
— encore
Et lorsque soudain Chopin
Se
change en Al Green
Insouciants
Légers
Aériens
On
en danse — émus de volupté…
Programme
des libertins idylliques
— Qu’auraient
peut-être aimé connaître
Lin-tsi,
Nuage-Fou, Casanova etc. — :
S’aimer l’après-midi
Se
caresser de tendresses au souper
S’enlacer
— éperdus – en rêvant — la nuit
Danser
— voluptueux-émus – au réveil — à midi
… Et
se perdre dans la contemplation
— En
silence – dans la campagne ensoleillée —
De
la beauté du monde et de la vie…
Laisser au pauvre monde
Les
livres “sacrés”
bible,
thora, talmud, coran
Enseignements
de platon, bouddha,
schopenhauer,
nietzsche, et même de ce pauvre cioran
Etc.
Les idolâtres concentrés
— Sectateurs
des monothéismes monétisés —
Les
idolâtres diffus
— Zélateurs
des gris-gris de la Technique divinisée —
Égorgeurs
fanatisés, tireurs fous et drôles de drones
Se
massacrent à notre porte
Manipulant-manipulés
par dieu sait qui
Par dieu sait quoi
À quoi servirait de sortir
Chercher
un Homme
Pour
partager notre Joie
— Lanterne
ou pas
Nous
n’en trouverions pas…
La canaille
Est
faite de têtes-de-morts
Injouissants
Enragés
— ou bêlant
Miséreux
— ou puissants
Que
la jouissance contemplative — galante n’a jamais caressés
Ne
caressera pas — jamais
Qui
ne se prennent jamais pour eux
Mais
toujours pour les fils et les adeptes de…
— dieu sait quoi…
— dieu sait quoi…
dieu sait qui… —
Et
dans leur guerre civile mondialisée
Déjà
bien engagée
(Les
Hindous
Les
Confucéens
Attendant
leur heure
C’est-à-dire
que les “partisans du Livre”
— Et
aussi ceux qui ne le sont pas —
Se
soient bien massacrés…)
Ils
pourraient bien finir le monde avant l’heure
Qu’ils aillent tous au diable
La
fin de leur monde est pour demain
Et
j’ai d’ailleurs pour eux tous la formule
Qui
permet d’en calculer plus ou moins exactement l’heure :
Dans
quinze ans les jeunes seront adultes
Les adultes — vieux
Et les vieux — morts
Les adultes — vieux
Et les vieux — morts
En
attendant
Les
“Hommes-vrais sans situation”
Les
contemplatifs — galants
Ont
un programme
… Post-idolâtres,
post-analytique, post-économiste…
— Qu’auraient
peut-être aimé connaître
Lin-tsi,
Nuage-Fou, Casanova etc. — :
S’aimer
l’après-midi
Se
caresser de tendresses au souper
S’enlacer
— éperdus – en rêvant — la nuit
Danser
— voluptueux-émus – au réveil — à midi
Et
se perdre dans la contemplation
— En
silence – dans la campagne ensoleillée —
De
la beauté du monde et de la vie…
(Les
sages les reconnaîtront…
Les
fous se riront d’eux — et les morts-vivants aussi…)
S’aimer…
Au
réveil se caresser de tendresses…
Rire
et danser
— Encore
et encore —
Voluptueusement
dans vos bras…
En rester cois…
Et
s’il faut de tout pour faire ce monde
— Et
surtout pour le défaire —
C'est ce
rôle-là — et lui seul — qui nous conviendra…
Le
4 février 2016
Journal
d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2016
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