Cher ami,
…
J'ai
trouvé par hasard le livre en question (que je n'avais jamais lu),
la semaine dernière, d'occasion, bien sûr, mais comme neuf — et
au prix du neuf. Tu devrais le trouver sur Internet, — sinon je
t'enverrai le texte original des quelques
phrases que j'ai détournées.
Comme
tu l'as remarqué, dans mon billet précédent la phrase de
Lautréamont qui sert habituellement d'introduction est tronquée. Il
n'y avait pas à corriger une idée fausse et à la remplacer par une
idée juste — puisque tout me paraît très juste et très poétique
dans cet ouvrage, hors le pessimisme philosophique de son auteur,
pessimisme philosophique que je ne partage pas – mais on sait bien
que je ne suis pas un idéaliste — : dans ce cas, il s'agit donc
d'un véritable détournement de la lumière que font ces quelques
phrases sur ce que, pour ma part et histoire d'accentuer encore le
parallèle, j'appellerais le surf contemplatif — élégant
vers ce que je nomme l'amour contemplatif — galant
Que
l'époque puisse plus facilement supporter l'idée d'un surf
contemplatif — élégant (quoique l'idéologie de la
« compétitivité » de l'industrie de masse des « sports
de glisse », les loueurs de brèles des mers pour brèles tout
court, les partisans des aménagements côtiers pour croisières, et
le reste, que je ne nomme pas, l'aient, il me semble, réduit au rang
de curiosité plus ou moins folklorique), que l'époque supporte plus
facilement l'idée d'un surf contemplatif — élégant, donc, plutôt
que celle de l'amour contemplatif — galant ne m'étonne pas. La
note, dans mon billet précédent, explique pourquoi il en est ainsi.
Dans
le monde d'avant, cette note a pu servir (comme elle pourra servir
dans le monde d'après) à diagnostiquer ce qui fait que la grâce et
l'extase échappent toujours, et qu'à la place de l'amour
contemplatif — galant on se retrouve malheureusement et seulement
dans l'amour physique — qui, on le sait, est sans issue.
Elle
a pu servir, comme elle pourra servir, à diagnostiquer, à
comprendre et à dépasser des violences, des souffrances, des
fixations, comme on analyse et on corrige des raideurs et le défaut
d'une position ou d'un mouvement : pour aller vers l'assurance,
l'abandon, la fluidité, l'harmonie, l'extase, et, finalement, le
sentiment océanique.
Mais,
pour l'instant, elle ne sert à rien : l'injouissant
contemporain, à défaut de mieux, se fait une fierté de ses
pesantes et disgracieuses misères névrotiques.
Je
te joins, et je mettrai en ligne, ce poème de mai dernier, lorsqu'il
pleuvait tant mais qu'il faisait si beau dans nos cœurs, ici ; du
coup, il prend une tonalité particulière.
Le
4 mars 2014
ANTÉSADES
Dans le soleil et le crachin de ce soir
De
printemps
On
bénit ce si beau temps maussade
Grâce
auquel
— Fin
mai… —
Alanguis
sur le lit
On
a la vie si belle
Loin
des fans et des greluches
En
regardant
— Après
avoir fait les Antésades… —
Flamber
Dans
la cheminée…
Les
énormes bûches
.
.