R.C.
Vaudey
Poésies III
Les
idées s'améliorent. Le sens des mots y participe. Le plagiat est
nécessaire. Le progrès l'implique. Il serre de près la phrase d'un
auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la
remplace par l'idée juste.
Pour
provoquer les grimaces d'un visage douloureux, l'injouissant,
possédé par la peste émotionnelle et sa rage destructrice,
est capable de n'importe quelle ignominie.
*
Le
théâtre grec et les autels chrétiens avaient donné une nécessité
fumeuse à l'horreur de la malignité. La pensée analytique, au XXe siècle — grâce
à W. Reich, notamment —, a donné un début d'explication à sa
généalogie.
*
Ce
qui nous sauve dans ce monde d'atroce contingence, c'est le
saisissement par la contemplation qui s'installe devant la
mystérieuse complétude de chaque objet isolé, — comme elle
s'installe entre deux amants galamment mystiques dans la merveilleuse
complétude de leur amour.
*
Les
seules amours durables qui méritent d’être chantées sont celles
qui se nourrissent des extases contemplatives — galantes (des
miracles…) partagées.
*
Les
vignobles de nos terres poétiques fleurissent pour des amatrices et
des amateurs qui sont encore à venir.
*
Écrire
pour la postérité, ce n'est pas désirer qu'on nous lise demain.
C'est couronner, sans rien y pouvoir, notre vie galante et contemplative, —
même si personne ne nous lit jamais.
Le
8 juin 2016
.