LA
MUSIQUE DE L'AMOUR ET LE BLEU DU TEMPS
Dans
la douceur et la splendeur
De
l'année finissant
Dans
le soleil et le bleu du temps
Entre
deux fêtes en tête-à-tête
— Qui
sont autant d'émerveillements —
Dans
le calme et la création de leur préparation
Nous
négligeons l'époque
— Dans
notre grand lit d'amants
Dans nos caresses et nos baisers
Je
ne peux qu'admirer
Votre
parfaite disposition à aimer
— Ainsi
que la façon dont le ciel vous a faite —
La
parfaite droiture de votre cœur
— Qui
vous a été donnée —
Et
cet abandon et cette spontanéité
Que
nous nous sommes offerts
Que
nous nous sommes créés
Je pénètre donc votre cœur
Avec
ce mélange de douceur et d'ardeur
Que
m'inspirent notre joie et nos rires
Et
avec ce grand appétit gourmand
Qui
ne va qu'en augmentant
Aimant et ardent
Je
connais parfaitement la partition que nous jouons
Tous
les points d'orgue
Les
pauses
Les
demi-pauses
Les
soupirs
Les
demi-soupirs
Les
cris
Les
feulements
Qui
marquent chaque moment
Du
mouvement mélodique
— Du
mouvement conjoint —
Qui
nous exécute
Que
nous exécutons
J'en connais tous les « ornements » :
L'appoggiature
— Dont
la durée dépend du caractère du moment —
Le
trille
Et
ses alternatifs battements
— Puissants-profonds
Légers-entrant
—
Et
Également
Le
caractère de chaque « mouvement »
— Qui
lui détermine la durée absolue
De
chacun de ces signes puissants
Que
nous fait à travers eux
Le
Temps —
Tantôt
Largo
— Large
et lent —
Tantôt
Adagio ou Allegro
— Prestissimo,
rarement... —
Qui
nous entraînent toujours
Con
anima et Con fuoco
Parfois
Maestoso
Parfois
Grazioso
Mais
toujours
— En
finissant dans un Tempo giùsto —
Con
allegrezza
Risoluto
et Sostenuto
Au
firmament
Des
beaux amants
Vous êtes si délicate et si parfaite
Que
je vous laisse ouvrir la voie de ce concert
Et
vous interrompez ainsi souvent
Tel
élan exaltant
— Mais
qui mettrait fin à vos beaux et puissants mouvements —
Pour
nous offrir un plus grand final
Où
l'on s'enfonce corps et âme
Tous deux
En se laissant posséder
Musicalement
Harmoniquement
Par
la con-corps-dance
Ce
seul vrai langage des Dieux
Noble
Passionné
Enflammé
Abandonné
Évident
Que
nous avons découvert
Amoureusement
Mais
aussi
Que
nous nous sommes offert
Que
nous nous sommes créé
En
négligeant l'époque
— Dans
notre grand lit d'amants
…
Et, au réveil
— Dans
ce monde pourtant abandonné
Au
crime et à la désolation… —
L'envie
de peindre me reprend…
Tandis
que vous êtes fraîche et gaie comme une enfant
Aujourd'hui
Alors qu'en bas la plaine baigne
Dans
le brouillard et puis les peines
Ici
c'est la douceur et la splendeur
De
l'année finissant
Dans
le soleil
Et
le bleu du Temps
Qui règnent…
Qui règnent…
…
Évidemment…
Le 31 décembre 2013
Journal
d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2010-2013