Sur la Terrasse du Temps
Sur la Terrasse du Temps
Qu'y
a-t-il donc tant
Pour
que j'y reste toujours bouche bée
Sans
plus pouvoir parler
Ni
même penser
À
vous regarder
Déployer
la vie et la beauté ?
On
plante des hibiscus
Des
hortensias…
Sous
la bienveillante caresse à
peine éclose
des lilas…
Je
m’assois :
J'en
reste béat…
— Ici l'extase contemplative est un habitus…
J'attends
pour ce soir le Messie
— Et
pour demain le Paradis…
Absent dans la caresse et le souffle du vent
Sans y penser
Son
seul avant-goût
Me
fait bander…
Le 31 mars 2017
Efflorescence
Immense
Dans
la douceur et le silence
Du
printemps
Que
seuls troublent le souffle du vent
Et
divers délicats sifflotements
— Que
me font mes voisins volants —
Dans
la douceur de son soleil
Tandis
que je vois partout
Comment
son irrésistible sève
Se
matérialise en merveille
— Feuilles,
fleurs, tiges, gazons
Qui
partout jaillissent
Sortent
de terre comme dans un rêve...
— Délicats
bourgeons sur le vieux tronc
– Que
l'on croyait mort –
De
l'amandier
Qui
visiblement vit encore —
Dans
cette Efflorescence Immense
Qui
nous emporte et nous traverse
Comme
la Danse même
Du
Monde à son Réveil
Je
repense à l'amour que nous faisions
Comme
l'exaucement partagé
De
notre vœu le plus désiré
Comme
un prodige tant attendu
Que l'on en pouvait plus
Comme
une course folle dans le bonheur
L'affirmation
ample et souveraine
De
ce qui jaillit le monde et l'entraîne
Et
je sens de nouveau comment notre mouvement galant
Dans
ce fabuleux conclave
Nous
menait éperdument
— De
l'introduction jusqu'au final —
Dans
sa mystique nécessité
— Harmonique-fulgurale
—
Sans
temps mort et sans entrave
Et
nous voyait
— Dans
son apothéose —
Nous
déployer
Nous
abandonner
Et
jouir
Comme
personne jamais ne l'ose
— Enfin,
comme je ne l'avais jamais osé —
(C'est ça ! Ai-je pensé
Avant
que de m'évanouir dans les alléluias… )
À
un point tel de puissance, d'extase et d'abandon
Que
j'ai écrit
Qu'il
me semblait avoir atteint
— Enfin
—
L'âge
de l'amour et de la jouissance
Quelque
chose comme une Renaissance
— En
fait, ce pour quoi j'étais né…
Le
lendemain
Toujours
dans les alléluias
— Pas
celui de Haendel
Mais
ceux dont je parle là —
Nous
descendions dans la vallée
Tandis
que jaillissaient de tous côtés
— Alors
que nous traversions nos terres —
Les
chevrettes, les chevrillards
— Ce
qui est beau et un peu rare —
Qui
nous faisaient comme un ballet
Avant que —
toujours puristes —
Nous allassions écouter
Nous allassions écouter
«
En vrai »
Qui
— Comme
toujours —
Nous
feraient pleurer
Tandis
que les larmes me coulaient
En
écoutant les sopranos
Belles
comme de merveilleux oiseaux
Et
que j'admirais les musiciens et les choristes
Je
pensais que c'était avec presque rien
— Ce
qu'elle avait sous la main
– L'érable,
l'épicéa, le saule, le buis…
–
Quelques
coquins…
Des
étourdies… —
Que
la terrible engeance triste
Par
le moyen du génie
De
Bach, de Handel, de Vivaldi
— Et tutti quanti… —
— Et tutti quanti… —
(Mais
aussi de celui de tous les petits métiers)
Avait
donné à la Beauté et au Sublime leur chance…
Et
je bénissais la nôtre
Tandis
que s'accomplissait cette séquence
De
l'amour contemplatif — galant
— Qui
est notre contribution involontaire
– Dans
le domaine des sens et du sentiment –
À l'expérience du sublime et de la beauté dont je parlais…
Involontaire
car – pourquoi le taire –
Découlant
de ce laisser-faire que nous avons autorisé
À
nos corps et à nos cœurs accordés —
Séquence
de l'amour contemplatif — galant
Partie
de l'émerveillement
— En
silence —
Sur
la Terrasse du Temps…
Passée
par Haendel…
Continuée
de plus belle
Par
notre divine danse…
Pour
aboutir finalement à Jean-Sébastien…
— Et
que je goûte encore…
Tandis
que je la transcris
— Dehors
—
Sous
un soleil et dans un calme divins…
Le
4 avril 2017
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