On
mange des nuages
— Blancs
–
roses –
gris –
vert pâle —
… Jean-Sébastien
et ses hautbois
Sont
frais comme le cake anglais
Et
la salade de fruits
— Que
vous aviez anticipés
Réveillés à midi
Au
cœur d'une cristallerie
Où
scintillaient les opalines et les nacres
Et
dont le soleil
— Qui
luit —
A
réduit à rien les brumes et les pampilles
Nous
goûtons la clarté et la fraîcheur de l'esprit
— Et
du monde —
Dans
le nonchaloir de notre salon
Baigné
de lumière
Et
transformé par l'occasion
En
un boudoir
Propice
à notre philosophie
Clarté
Fraîcheur
Douceur
Élégance
Raffinements
exquis…
Solitude
et silence
… Suprêmes…
Ont
fait la party
— Du
genre que l'on aime —
Cette
nuit
— Avec
nos très rares et très uniques amis :
Et
j'en oublie… —
Avec
laquelle nous avons aussi accueilli
Ce
nouvel an
Pour
l'arrivée duquel
Nous
avions arrangé la plus belle des réceptions
Et
pour lequel
Nous
nous sommes donné
Le
plus délicat des soupers
— Dont
le velouté me fait encore rêver…
Les
fêtes que l'on se donne
Témoignent
que nous en avons le goût
La
chance et les conditions réunis
— Elles
témoignent donc des grâces que nous fait la vie…
De
sorte qu'il s'agit bien plutôt pour nous
D'en
multiplier les prétextes
… À
l'envi…
Et
de les honorer toutes
Sans
barguigner
… Et
pas seulement les fêtes galantes
Et
les fêtes charnelles
— Puisque
toutes
Ouvrent
aux fêtes de l'esprit…
Ainsi cet après-midi
Ainsi cet après-midi
En
mangeant des nuages
— Blancs
–
gris –
vert pâle –
rosés —
Avec
un thé
De
ginseng et de ginkgo
— Probablement
de chez Dammann —
En
écoutant Jean-Sébastien
Je
pensais à ce reproche que font aux dames
Tous
les injouissants formatés par une superstition infernale
— On
peut citer Pascal et notre cher La Rochefoucauld
– Et
oublier les talibans et les moujiks —
Qui
chantent tous la même musique
Qui
les fait être à l'origine et coupables de la « Chute »
— Une
légende de gardiens de chèvres palestiniens…
Fondée
sur absolument rien —
Quand
ce sont bien plutôt les hommes
Par
leur invention de l'esclavage
Et
leur pratique du rapt et du viol primitifs
— Qui
sont –
eux – un
peu plus documentés
Que
ces histoires de démon et de serpent
Inventées
par des « idéalistes » déments…
—
Qui
sont responsables
— Par
un mécanisme dont nous avons déjà parlé —
De
l'origine de la destructivité de l'Humanité
— Destructivité
qui depuis cette invention de l'esclavage
N'a
fait que se développer…
Nous
y voyons
— En
dégustant nos pâtisseries —
Un
bel exemple de déni
— Ou
de scotomisation —
Ainsi
qu'une parfaite illustration
De
l'art de faire porter à ses victimes
La
responsabilité de ses propres crimes
Si
quelques choses doivent bien nous distinguer
De
cette bande d'injouissants historiques
Enfarinés
dans ces superstitions stupides de chevriers
C'est
— tout
d'abord — cette reconnaissance philosophique
Que
nous accordons aux dames
D’être
— et d'avoir été —
Les
victimes originelles — et non
les responsables — de ce drame
C'est
— ensuite
— de faire de la gynophobie et de sa démence
L'origine
de la misère du monde et de sa violence
Et
– enfin
–
de savoir –
pour l'expérimenter –
que la volupté harmonique
Qui
enlace les hommes et les femmes
Est
la voie individuelle et
historique
Qui
permet d'y échapper
— Et
non celle qui y condamne
(Volupté
que les animateurs culturels médiatiques
Quand
ils se mêlent de philosophie
— Et
de poésie —
Oublient
de mentionner
— « Sans
même y penser… » —
Dans
la longue liste de ce que
— Selon
eux —
Elles
doivent célébrer…
Ne
pouvant ainsi dépasser
Le
haïku japonais
Quand nous signalions pourtant
— Il
y a près de quinze ans —
À
quel point le contemplatisme galant et
idyllique
Héritier
de la pensée européenne
des libertins
En avait
dépassé la misère érotique… )
Clarté
Clarté
Fraîcheur
Douceur
Élégance
Raffinements
exquis…
Solitude
et silence
… Suprêmes…
Feront
toujours la party
— Du
genre que l'on aime —
Avec
nos très rares et très uniques amis :
Et
j'en oublie… —
Qui
nous gratifie
Dans
son déroulé
De
ses fulgurances…
Tard
Dans
la douceur de la nuit…
Ou
dans la lumière éclatante des après-midis…
Loin
des gynophobes superstitieux
Des
fêtards
Des
cultureux
— Bref,
des morts et des vieux…
R.C. Vaudey
R.C. Vaudey
Le 1er janvier 2017
Journal
d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2017
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