Tandis qu'allongés
Dans les plumes et les
parfums
Mélangés
On évoque Venise
On y est !
C'est un grand sentiment
parcouru de baisers
Qui nous saisit alors
Rien qu'à nous
remémorer
Ces heures délicieuses
passées assis l'un contre l'autre
Sur notre banc
Dans le soleil de
juillet
En silence
Mélangés
Perdus dans la beauté
Du vide parfait
— Et ce malgré la
grossièreté
– Qui nous fait encore
nous gondoler –
Des deux affreux
enseignants français
– Elle sèche
Lui laid —
À San Giacomo dell'Orio
Où
Abandonnés et sans
pensées
Nous mangions aussi des
glaces...
Une autre fois
Nous sommes sur le Grand
Canal
Ou bien on revient de la
plage et du Lido
Et là
Pour rentrer
On avance dans la
grandeur et l'amour mélangés...
Le soir encore
On est assis
Sur les grandes pierres
des Frari
On savoure des «
cremino » …
Et tout est puissamment
beau
Dans les jours et les
soirs qui passent...
Pour que tout nous
revienne
On est de retour
Aussi
Au pied des fabuleuses
falaises lusitaniennes
Avec leurs plages
infinies
Où je projette dans les
cieux
Ma joie
Ma puissance
Ma grâce
Et mon frisbee…
En bénissant les dieux…
On plonge
On nage dans l'océan
On prend des vagues
Et on imagine Madère
Au loin...
En s’embrassant
Ainsi
Démesurément
Dans notre grand lit
On mesure de l'année
qui s'achève
Le bien infini
Très émus de nos
aventures
On s'étreint
Si fort et si bien
Qu'à la fin je pénètre
de nouveau
Dans la splendeur et
l'amour confondus
Le Grand Canal
Qui est cette fois tout
serpentin
Étroit caressant et
câlin
Puissant et fort
Comme un constrictor
Dont
Très remonté mais le
cœur tout ému
J'entreprends la
remontée…
Sans effort…
Nous nous aimons si
fort...
La bouche ouverte
La langue probablement
dehors
Les bras derrière la
tête croisés
J'avance je danse ou je
savoure
Les yeux fermés
Tandis que m'aspire et
que m'inspire
Du monde toute la force
et la beauté
Bien sûr nous voudrions
voguer ainsi toujours
Ardents généreux et
sans efforts
Au milieu des merveilles
et des palais
Mais c'est sur une eau
de feu
Qu'on se consume
maintenant tous les deux
De sorte que
Nous finissons dans un
brasier
Que rien ne semble
pouvoir éteindre jamais
(Pas même l'eau de vit
L'eau de vie et de feu)
Où
À la fin
Nous jetons les beaux
cris
Qui saluent l'Originelle
Beauté
Et où
Sans arrêt
Nous jouissons
Comme jamais
Ce n'est que bien plus
tard
Le soir
Qu'enfin réveillés
Et un peu revenus
Nous pourrons goûter
La douceur la
splendeur et tout l'indicible charme du Temps des galantes équipées
Le 18 décembre 2011.
(Première mise en
ligne, le 11 mars 2012)