J'étais
si heureux
Pour
cet anniversaire…
La
joie d'être vivant…
La
joie d'être là…
Dans
vos bras…
Qui
aurait pu dire que j'en arriverais jusque là
Quand
tous mes amis sont sûrement morts…
Quand
ils n'ont pas repris les affaires de papa…
Mais
qui leur en voudra…
Vraiment
quelle grande effervescence de joie !
Au
Spritz Aperol et au champagne
Dans
notre campagne
Comme
à Venise
— Grâce
à vous, Héloïse —
Et
puis plus encore
En
découvrant le carrom
Que
vous m'aviez caché jusque-là
Qui
nous rappelait
Avec le backgammon
Nos premiers jeux d'amants
Sur
le sable
Là-bas
En
Inde
Ou
plutôt à Goa…
Avant
d'y retourner
Avec
ces billets
Au
bon moment…
J'étais
si heureux à cet instant
Il
y a un peu plus d'une semaine de cela
Pourtant
le tonnerre
Les
éclairs
— Et
surtout la foudre —
Étaient
venus quelque jours plus tôt
Saluer
à leur façon
Mon
apparition dans le monde…
Mais
cela ne nous affectait pas
Ces
détails nous les balayions dans notre joie
Aujourd'hui
ce qui m'émeut
C'est
le souvenir merveilleux
Du
Paradis
L'amour
au ralenti
Vos
ondulations
Ultra-lentes
Ultra-sensibles
…
Vos
retraits subtils
—… –
…
…
… —
Vos
caressements ultra-délicats
…
…
Dans
l'étonnement de cet abandon
— À
l'extrême limite du jouissement —
Et
de ce désir
Exubérant
…
Tout
aussi ultradélicate
— Tout
aussi ultradélicate que
Le
mouvement
Précieux
De
nos âmes s'interpénétrant
À
cet instant —
Tout
ce long mouvement
De
l'amour au ralenti
— Moi
parfois seulement
…
… —
Jusqu'à
votre retrait délicat
Malgré
mes rappels gracieux…
Et
puis ensuite
La
sensation inédite
De
votre corridor de velours
Onctueux
Avec
— Après
un long et excessif mouvement —
Notre
jouissance explosive
Et
puis toujours reprenant
Moi
pratiquant
Spontanément
L'art
du Tao
Prolongeant
Jusqu'à
plus soif
Notre
merveilleux chaos
Qui
est plutôt
La
manifestation du mouvement même du monde
À
son période le plus somptueux
Le
plus beau
Pourtant
avant d'en arriver là
— Il
y a quelques jours de cela —
Nous
étions restés longtemps tendus
Par
toutes nos préoccupations
Cherchant
longuement
— Allongés
dans la pénombre de notre chambre
– En
parlant de choses et d'autres —
La
porte qui mène à l'Éden
Cette
connivence
Ces
rires complices
Balayant
nos soucis et leurs silences
Tournant
longtemps avant de les trouver…
— S
'il y a un secret dans notre art d'aimer
C'est
que nous ne sommes jamais guidés
Que
par notre seul désir :
J'ai
perdu avec vous
Depuis
près de vingt ans
Le
goût du vin et de la fumée
— Que
vous n'avez jamais eu —
De
sorte qu'ils ne président jamais
Et
n'ont jamais forcé
Nos
émois…
C'est
donc de cœur à cœur
Que
nous nous ouvrons l'un à l'autre
Et
sinon nous en resterions là…
Mais
cela n'arrive pas…
Aujourd'hui
nous jouions de paraboles
— Pour
ainsi dire —
Dans
un demi crachin
Assis
dans le foin :
Cela
nous faisait rire…
On
se disait en en respirant le parfum
Dans
la douceur humide de l'automne :
Il
y a pire…
Tu
m'étonnes…
Ce
qui m'étonne vraiment
C'est
de redécouvrir à chaque fois l'amour
Comme
un sentiment…
Si
délicatement galant…
Si
précieusement contemplatif
Héloïse
Je
vous aime
Infiniment…
Le
30 septembre 2014
.