Au
matin
Nous
sommes d'abord
Sans
voix
À
regarder
Le
silence de l'hiver qui nous entoure
De
son calme
Absolu
Si
le monde partout
Souffre
Du
bruit et de la fureur
Ici
pourtant
Et
pour nous
Il
se tait soudain
Le
silence contemplé
À
deux
Dans
l'amour
Est
comme un immense gouffre
Qui
s'ouvre
Majestueusement
Et
toujours
Nous
surprend...
On
peut le faire disparaître
Rien
qu'en le remarquant
Tellement
Il
est subtil et
Évanescent…
Lorsqu'il
vous saisit
Dans
la plus ou moins grande agitation de la vie et de l'esprit
Vous
reconnaissez
Immédiatement
Sa
profonde magie et
Vous
remerciez la vie
De
vous offrir
De
nouveau
Son
miracle
Vous
n'osez y croire
Craignant
que quelque pensée
Plus
ou moins vague
Ne
vienne
Le
troubler et le dissoudre...
Et
d'abord cette pensée-là :
Cette
crainte vague... !
Mais
non !
Votre
tête et votre beau visage
S'abandonnent
sur mon épaule
Vous
ne dites plus rien
Enfin
nos esprits sont
Dans
le Vague du Temps
Perdus
dans la pure contemplation du silence et du jour
Totalement
calmes et sans vent
Où
la plus petite
Brindille
des buissons
Et
des arbres
Est
absolument sans mouvements
Et
nous avec
À
ce degré étrange
Et
si rare
Nous
goûtons
La
douceur de l'amour
Sans
paroles
Sans
pensées
Et
sans subvocations…
C'est
notre vocation
Sans
doute
Elle-même
Plutôt
muette
Parce
que rare
Que
de goûter ainsi
Pleinement
Le
silence de la jouissance du Temps...
À
nous voir aujourd'hui ainsi perdus de douceur
Dans
le silence amoureux sidéral de nos esprits
Au
cœur de nos terres
On
imaginerait mal
Nos
soupirs et nos râles
De
joie joueuse et animale
Nos
grands appétits
Et
leurs mouvements
Exaltants
Tout
ce qui puissamment
Et
si délicieusement
Nous
animait
Hier
dans l'amour
Exalté-exaltant...
Mon
corps se souvient
Maintenant
Précisément
De
ces sensations foudroyantes
Et
bonnes
Lorsque
nous nous aimions...
De
la joie et de
L'amour
que nous nous donnions...
La
joie
L'enthousiasme
La
volupté
Des
sensations
Les
cris
Les
râles
Les
éjaculations — celles que l'on retarde – gourmand —
Celle
qui dévale et dissout le monde pour nous
La
magie péristaltique des ondulations et la félicité que l'on en
ressent
Le
beau bouillonnement et tous les échauffements de l'amour ardent qui
nous donnent
Le
rouge aux joues, aux seins, aux cuisses, aux épaules et partout
La
fièvre coruscante qui m'étreint
Voilà
tout ce que l'on aime
— Ça
et rien d'autre —
Avec
la musique sacrée de Mozart et
Le
soir
Plus
tard
Et
encore ce matin
Marcus
Miller avec
Sa
grande santé
Virtuose
impériale
Subtile
et délicate
Qui
ressemble à la nôtre
Qui
n'est pas de l'ordre de celles
Qui
font vibrer les foules
Mais
que nous expérimentons avec ce même bonheur
Qui vous fait remercier
le ciel...
La
grande santé
Virtuose
impériale
Subtile
et délicate
Dans
l'amour
Voilà
donc
Ce
dont le ciel
Nous
a fait don
Avec
le grand goût du silence
Qui
va avec
Remerciant
ceux que caresse la grâce
Et
qui nous l'offrent dans le puissant déploiement de ce qu'ils sont
Nous
savourons la joie d'être
Et
nous nous taisons…
Février
2009
Journal
d'un Libertin-Idyllique (Illuminescences) 2006-2009
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